La perversion narcissique est une maladie mentale reconnue, les personnes qui en souffrent ont vécu beaucoup de violence et d’agressivité lorsqu’ils étaient enfant, notamment durant un des stades de construction psychologique de l’enfance appelée « le complexe de narcisse ».

Cette étape dans l’évolution de l’enfant est cruciale, entre 7 et 11 ans, il construit l’image physique et mentale qu’il aura de lui-même, et pour se faire, il se nourrit des compliments de ses proches. Si l’entourage est généreux, le futur adulte grandira avec une image positive de lui-même, si au contraire la famille et les amis le critiquent, se moquent, le rejettent, voir l’insultent, le frappent ou le violent, l’enfant va grandir avec un complexe narcissique énorme, c’est à dire une perception de lui-même fausse, un gros manque de confiance en lui et une maladie que l’on appelle la perversion narcissique. D’après le Docteur Reichert-Pagnard, il s’agit d’une psychose sans symptômes apparents ou « psychose blanche ».

Pas facile donc de déceler cette maladie qui pourtant fait des ravages dans les relations humaines, un parent ou un conjoint pervers narcissique peut détruire psychologiquement la personne qu’il a en face, mais il le fera au fil du temps, petit à petit et de manière discrète.

Je tiens à préciser que cette maladie n’est absolument pas consciente et que les comportements que je vais décrire ne sont pas faits « consciemment ».

Il ne sert donc à rien de faire remarquer cette maladie à la personne concernée, il n’est pas en mesure de se remettre en question, son égo lui bouche la vue ( je te conseille de lire ou relire l’article sur l’égo pour bien comprendre comment fonctionne le mécanisme psychologique du pervers. )

Voici les traits de personnalité du pervers narcissique :

Inspirées des travaux de spécialistes tels que Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et Isabelle Nazare-Aga, thérapeute comportementaliste :

  • Il se ne remet jamais en question, vous pouvez lui faire des reproches ou des critiques, il refuse d’admettre qu’il a eu tord ou que l’erreur est humaine. Il rejette la faute sur autrui, se justifie, argumente, tempête et démontre par a + b qu’il n’est pas à blâmer. Il est dans le déni.
  • Il souffre d’insatisfaction, toujours en train de râler, négatif, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Il voit les choses en noir, imagine toujours le pire, et vous sape le moral.
  • Il est très égoïste, il fait passer ses désirs avant ceux des autres, il peut se montrer indifférent aux besoins des autres. Il peut se montrer généreux mais il aura tendance à vous le faire payer à un moment ou un autre, car il donne mais il attend quelque chose en retour, des remerciement, des compliments, des actes.
  • Il se moque, critique, reproche facilement, il peut le faire en rigolant mais également très violemment durant des disputes. Il a la faculté de taper là où ça fait mal et de blesser avec les mots.
  • Il a l’art et la manière de faire culpabiliser, au nom de la famille, de l’amitié, de l’amour, etc. Il a un discours qui implique qu’on lui « doit » quelque chose. Il fait également culpabiliser et trouve le moyen de vous faire porter le chapeau, en se faisant passer pour la victime.
  • L’opinion des autres et le quand dira-t-on est très important pour lui, il chercher à faire bonne figure lorsqu’il y a du monde, à se faire apprécier, il va se montrer charmant et sympa. Il ne supporte pas qu’on raconte ses défauts à quelqu’un, ses faux-pas. L’image sociale l’obsède.
  • Il joue un double jeu, il est agréable et séducteur lorsqu’il y a du monde, mais il peut se montrer tyrannique, destructeur et méchant dans l’intimité. Il alterne également les périodes où tout se passe bien et les périodes de crises. Il change de comportement et d’opinion selon les gens, il semble influençable mais c’est une stratégie pour s’adapter.
  • Il est dérangé lorsqu’on prend du plaisir et du bon-temps sans lui, il isole les personnes qu’il aime de leur entourage, sa devise : « diviser pour mieux régner » en semant la zizanie et jugeant les proches. Il dira rarement «  arrête de les voir » mais il laissera sous-entendre que ce n’est pas une bonne idée de les fréquenter. Il entrave la liberté et crée un sentiment de malaise.
  • Il a besoin d’être rassuré, il reproche de ne pas avoir assez d’amour et d’attention. Il se compare souvent aux autres, « je suis mieux, je le fais mieux…tu ne sais pas faire… Elle est moins bien que moi… »
  • Les disputes et les conflits sont un véritable enfer, il sait manier le dialogue, il embrouille le cerveau, il a développé la faculté de manipuler par la parole. Il va répéter certains éléments en boucle, faire des hors sujet, être flou, il peut même se contredire lui-même au fur et à mesure. Au final, le problème n’est jamais résolu et on a l’esprit confus. Il peut même changer de sujet si la conversation ne tourne pas à son avantage.
  • Il ne s’excuse pas, après un conflit, il ne reviendra pas faire son mea-culpa, déjà parce qu’il est persuadé d’avoir toujours raison et que le problème vient des autres, ensuite parce qu’il est trop orgueilleux. Il peut être amené à demander pardon lorsqu’il y a un enjeu, peur de perdre l’autre par exemple, ses excuses sont alors une forme de manipulation.
  • Il est psychorigide, quand il a une idée en tête, il ne la lâche. Il manque d’ouverture d’esprit, persuadé d’avoir raison et n’écoute pas les conseils.
  • Le bien-être et le bonheur des autres le renvoient à sa propre frustration, il peut donc lui arriver de gâcher la joie autour de lui, consciemment ou sans faire exprès.
  • Il fait preuve de froideur émotionnelle, il ne se montre pas compréhensif, compatissant.
  • Il n’exprime pas clairement ses besoin, envies et sentiments, et reproche ensuite aux autres de ne pas les combler.
  • Il demande aux autres d’être parfaits, il est très exigeant, il critique, il juge, il dévalorise.
  • Il demande à certaines personnes d’intervenir en son nom, il fait passer ses messages par quelqu’un d’autre.
  • Il est jaloux, il aime avoir le contrôle et l’ascendant. Il est dominateur, il aime diriger et avoir le dernier mot.
  • Il est agressif et nerveux lorsqu’on lui reproche quelque chose, il ne supporte pas de devoir se regarder en face.
  • Il est menteur, il peut inventer des histoires pour s’arranger. Il va exprimer quelque chose et ses actes traduiront l’inverse. Il est contradictoire.
  • Il se sert des gens, il abuse de la gentillesse tout en faisant croire qu’il n’a pas besoin d’eux. L’expression « se faire bouffer » prend tout son sens.
  • Il fait l’objet des conversations, même lorsqu’il n’est pas là.

Le pervers narcissique agit de la sorte car il manque cruellement de confiance en lui, il est frustré, jaloux, insatisfait et jamais heureux. Du coup, il se sent obligé d’écraser les autres pour se sentir mieux, mais comme il sait que s’il est seulement insupportable on le quittera, il alterne les périodes agréables, les mots doux et même les excuses pour semer le doute et brouiller les pistes.

Voir aussi :
Le pervers narcissique en couple et en famille

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