« Ma jalousie, c’est la preuve de mon amour » me dit un jour, un patient en cabinet. Il est difficile de concevoir la jalousie, synonyme de possession, comme une preuve d’amour. Toute personne a sa part de liberté. La possessivité amoureuse nuit à l’individualité. La personne jalouse est dépendante affective : elle pense exister à travers le regard de l’autre. Cette vision éronnée crée la dépendance. Elle n’imagine pas sa vie sans l’autre, ni que l’autre, puisse avoir une vie sans lui. Elle craint de perdre l’être aimé et d’être abandonné en retour (blessure d’abandon). Cette jalousie, parfois excessive, met à jour un manque de confiance en soi, une estime de soi altérée et une forte insécurité affective. L’autre est alors dans l’incapacité d’affirmer toute forme de liberté. La frontière entre la jalousie passagère et la pathologie intolérable est ici très mince. N’est-ce pas là tout le contraire d’une preuve d’amour ?

Sortir de cette spirale est parfois longue, difficile à dépasser, mais possible. Cela remet en cause le fondement même de l’amour. Cette dépendance démontrent une insécurité profonde de la personne, qui n’a, ni confiance en elle, ni en son partenaire, ni en son couple.

A partir du moment ou nait la suspicion dans un couple, la meilleure option reste le dialogue afin de comprendre, avant de partir dans des extrêmes, au point où, la personne dépendante en vient parfois à fantasmer sur la tromperie pour « expliquer » cette jalousie.

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