Le terme « workaholisme » a été créé en 1971 par Wayne Oates, un psychologue américain. Selon les mots de l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail (INRS), le workaholisme désigne « un investissement excessif d’un sujet dans son travail et à une négligence de sa vie extra-professionnelle ». Il est à distinguer d’une approche « passionnée » du travail, car le sujet workaholic a tendance à ne pas déléguer son travail, à mal s’intégrer dans une équipe (ce qui provoque de fréquents conflits avec ses collègues) et à être moins satisfait.

Pourquoi devient-on workaholic ?

Être un bourreau de travail, c’est plutôt bien perçu, n’est-ce pas ? Mais s’il s’agit uniquement de se faire bien voir dans son milieu professionnel, mieux vaut ne pas tenter ce comportement qui, selon une étude, est directement lié à de lourds troubles psychologiques.

Menés sur plus de 16 000 actifs norvégiens, ces travaux concluent que les « workaholics », ou la contraction en anglais entre Work (travail) et Alcoholics (alcooliques), sont nettement plus à même de souffrir de symptômes psychiatriques tels que l’hyper-activité, l’anxiété, la dépression, ou un trouble obsessionnel-compulsif (TOC).

« Le fait d’en arriver à de tels extrêmes au travail peut être le signe de troubles psychologiques ou émotionnels profonds », estime pour sa part le docteur Cecilie Schou Andreassen qui a mené ces travaux. « Pour l’instant, nous ignorons si cela est le signe de vulnérabilités génétiques, de troubles préexistants qui mènent au workaholisme, ou à l’inverse, que le workaholisme est la cause de ces troubles ».

Ce n’est pas la première fois que des recherches sur la dépendance au travail établissent un lien avec des maux psychologiques. Selon des travaux de 1992, les sujets workhaolics rapportent davantage de plaintes somatiques. Une autre étude, datant de 2012, concluait à des niveaux plus élevés d’anxiété, d’insomnie de dysfonctionnement social et de dépression.

En 2012, une étude a été menée en France par l’INRS, mais sur un tout petit échantillon de 50 travailleurs parisiens. Elle a conclu à « un lien significatif » entre workaholisme et anxiété. Aujourd’hui, l’étude norvégienne est la première d’une telle envergure, et le fait que plus de 16 000 actifs y ait participé suggère que le workaholisme n’est pas un phénomène à mettre de côté.

Comment soigner workaholic ?

Aimer son boulot peut, parfois, être néfaste si on devient workaholic, car on n’arrête jamais d’y penser.

Êtes-vous workaholic? Incapable d’arrêter votre cerveau de rouler à vive allure ? Toujours le nez dans vos courriels ? Impossible de vous coucher sans avoir revu quelques dossiers ? Même si vous adorez votre travail, être workaholic peut être néfaste pour vous. Voici 4 façons de se soigner si on se reconnait.

Aimer son boulot peut, parfois, être néfaste si on devient workaholic, car on n’arrête jamais d’y penser. On carbure à la productivité, on est grisé par les résultats épatants et les félicitations qu’on en retire, on vise toujours plus haut. Attention, cette habitude peut nous être néfaste : l’épuisement (burnout) et le stress nous guettent. Sans compter qu’on n’a plus de temps pour les autres sphères de notre vie. Le déséquilibre n’est pas souhaitable, car c’est ainsi que nait le sentiment de n’être jamais satisfait.

Il faut se mettre en action pour se soigner de façon réaliste. Car, il faut l’avouer, on ne pourra pas, du jour au lendemain, balancer notre agenda à la poubelle et arrêter d’être workaholic. Il est donc préférable d’aborder doucement le changement en suivant ces suggestions.


4 façons de se soigner :

  1. Être davantage motivé par le travail que par les résultats.
  2. Mettre de nouvelles limites.
  3. Freiner le sentiment d’urgence.
  4. Se faire accompagner avant l’épuisement professionnel

La prise de conscience

La première étape sur le chemin de la guérison consiste à reconnaître qu’il existe un problème. Bien souvent, la famille et le réseau vous ont déjà envoyé de nombreux messages d’alerte sans résultat. Il faut dire que s’investir dans son travail demeure plutôt bien vu dans notre société et les nouvelles technologies ont également développé le phénomène de l’hyper connectivité, renforçant sensiblement la dépendance. Il n’est pas rare que la prise de conscience survienne après une décompensation (période d’épuisement, malaise physique). Dans certains cas, la prise de conscience prendra des formes différentes : le travail deviendra subitement un poids intolérable pour le workaholic, qui ressentira alors une sensation de vide l’amenant à réagir.

Les démarches pour s’en sortir

A la suite de sa prise de conscience, le workaholic est en général amené à consulter un professionnel (psychologue ou psychothérapeute) pour faire le point sur son surinvestissement au travail. On constate généralement que les personnes souffrant de workaholisme possèdent une estime de soi déficitaire, le travail représentant leur seule et unique source de valorisation. En dehors de la sphère professionnelle, ils éprouvent des difficultés relationnelles et n’ont bien souvent pas appris à cerner leurs véritables besoins. C’est en débusquant les bénéfices secondaires à son comportement addictif que le workaholic apprend à se faire du bien par d’autres canaux que celui du travail.

La méthode psychothérapeutique

La psychothérapie dite « cognitivo-comportementale » reste tout indiquée pour prendre en charge le workaholisme. Il s’agit d’une thérapie brève destinée à modifier les comportements pour obtenir un meilleur confort physique et psychologique. Le travail de psychothérapie abordera également les méthodes de relaxation et de ressourcement pour connecter progressivement le workaholic à ses besoins et lui apprendre à se détendre. Parallèlement, le thérapeute propose à son patient diverses techniques pour se ménager des pauses et déléguer une partie de son travail à ses collaborateurs.


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