Pour Carl Gustav Jung, l’anima est la représentation féminine au sein de l’imaginaire de l’homme. Il s’agit d’un archétype formé dans l’inconscient collectif et projeté sur le parent du sexe opposé, puis sur les personnes rencontrées auxquelles sont alors prêtées les caractéristiques de cette image (voir imago). Pour Jung, tout homme a une image psychique de la femme, représentant dans sa psyché personnelle sa propre relation avec l’inconscient. C’est pourquoi, pour les hommes, l’anima représente les sentiments et les affects.

L’anima apparaît souvent dans les rêves et les fantasmes, sous les traits d’une femme séductrice ou diabolique qui est porteuse de valeurs féminines souvent très éloignées des valeurs masculines conscientes du rêveur.

Jung distingue en 1946 quatre niveaux, se révélant au fil du processus d’individuation (prochain article) :
• 1er niveau : la femme primitive (ex : Ève (ou « Hawwa »), l’Aphrodite Pandemos, mais aussi les sirènes, les femmes fatales ou Salomé. Plus généralement, l’image de la femme au sens strictement biologique du terme : « qui doit être fécondé ».)
• 2e niveau : la femme d’action (ex : Hélène de Troie, Diane chasseresse (ou Potnia Theron, les Amazones. Plus romantique, et esthétique, cette image de la femme laisse apparaître des valeurs individuelles : on entre ici dans la sphère de la psychologie.)
• 3e niveau : la femme de la sublimation (ex : la Vierge Marie, Durga chez les hindous, Isis, Déméter…). On atteint un stade spirituel, voire religieux.
• 4e niveau : la femme sage (ex : Sophia, la fée, la Mère universelle (Mahadevi) comme guide ou initiatrice, Mona Lisa).

Dans le processus d’individuation, le stade de la femme sage correspond au niveau de maturité psycho-affective le plus élevé et rares sont les hommes, selon Jung, à l’atteindre car  » l’expérience archétypique est une expérience intense et bouleversante « .

Dans les rêves, l’anima joue un rôle de guide, à travers des figures féminines révélatrices :

« L’anima exprime en quelque sorte le désir. Elle représente certains désirs, certaines attentes. C’est pourquoi on la projette sur la personne d’une femme, à laquelle se voient attribuées certaines attentes, des attentes unilatérales, tout un système d’attentes. »

Carl Gustav Jung

Dans la thérapie Jungienne, la confrontation avec cet autre, étape décisive de l’individuation (prochain article), est génératrice d’angoisse, aux limites de la folie, néanmoins elle permet une intégration complète et harmonieuse des différentes instances composants la psyché.

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