Définition de addiction : dépendance, ou assuétude, est l’envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s’y soustraire.

Définition de dépendance : Rapport qui fait qu’une chose dépend d’une autre.

L’addiction est une pathologie extrêmement fréquente et compliquée à traiter car les personnes dépendantes n’en sont pas forcément conscientes. L’alcool, le cannabis, la cocaïne, l’ibogaïne, l’héroïne, le tabac… Mais aussi le jeu ou l’addiction à internet… Tous ont en commun la capacité de transformer une vie bien rangée en cauchemar.

Elles sont des maladies qui détruisent à petit feu, insidieusement. L’alcool, par exemple. On ne consulte jamais au début : même quand on boit tous les jours des quantités importantes, on ne cherche pas d’aide. C’est uniquement lorsque des conséquences graves apparaissent que la personne en détresse se tourne vers les soins. Mais souvent, le mal est fait: perte d’emploi, surendettement, problèmes familiaux, cirrhose… Il est des conséquences qu’on ne peut pas facilement rattraper. Cette descente aux enfers est possible pour toutes les formes de dépendances.

Pour qui ?

On peut diviser les addictions en deux parties distinctes. Cette thérapie s’adresse donc aux :

• addiction à un produit : (tabac, alcool, drogue…)

• addiction comportementales : jeu pathologique, pathologic gambling, nomophobie (dépendance extrême au téléphone portable), addiction au portable, au jeux vidéos, dépendance à internet, addiction au travail (workaholic), addiction sexuelle)

(liste non exhaustive)

Dans quels cas consulter ?

Nous savons qu’une fois installée depuis longtemps, il est très difficile de se débarrasser d’une dépendance. Cette section a pour but de vous aider à détecter chez vous, ou dans votre entourage, les premiers signes de dépendance, pour s’y attaquer avant qu’elle s’installe.

Le meilleur conseil que je puisse formuler, c’est d’arrêter ces substances. Pour vous y aider, il est impératif de consulter votre médecin traitant (1), qui vous enverras vers un psychiatre (2) (avec des connaissances en addictologie idéalement). L’arrêt d’une substance ne se fait pas à la légère et nécessite une surveillance médicale ainsi qu’un bilan de l’état physique afin de dépister d’éventuelles complications. Ensuite une psychothérapie (3) peut-être envisagé par mes soins aux conditions pré-citées (1 médecin traitant, 2 psychiatre et 3 psychothérapie).

La prise en charge doit être globale et souvent pluri-disciplinaire. Il est souhaitable qu’elle soit organisée par un psychiatre. En effet, cela permettra une intervention tant sur le domaine psychologique que sur les complications physiques de l’addiction.

Quel que soit le « type » d’addiction ou de dépendance, les comportements qui doivent alerter sont les mêmes.

Comportements addictifs

  • Consommation d’alcool chez des enfants ou des adolescents jeunes
  • Besoin d’augmenter les doses ou le temps consacré à l’addiction pour se sentir bien. Par exemple, besoin d’augmenter les doses d’alcool pour rester calme, ou de jouer aux jeux de hasard en prenant plus de risque pour ressentir à nouveau de l’excitation. Cela traduit l’existence d’une accoutumance.
  • Difficulté à tolérer durablement l’absence de l’addiction. Par exemple, ne pas pouvoir rester une semaine sans accéder à internet (autre que pour des raisons valables), ou sans boire.
  • Le comportement addictif dépasse souvent en durée ou en quantité ce à quoi la personne s’attendait: elle fume plus qu’elle le pensait, elle joue plus longtemps et plus gros qu’elle avait prévu.
  • Désir de limiter son addiction, mais les efforts dans ce sens sont infructueux.
  • Consommation massive d’alcool (binge-drinking)
  • La personne consacre beaucoup de temps, d’énergie ou de ressource à rendre disponible l’addiction.
  • Persistance dans l’addiction bien qu’elle soit consciente que l’addiction lui est nocive.

Conséquences néfastes

  • La personne consacre de plus en plus de temps à son addiction, au détriment d’autres activités. Par exemple, elle se met à jouer aux jeux de hasard à la place de partir en vacances ou de travailler. Pour les addictions comportementales, il faut toujours s’alarmer au-delà de 2h/j.
  • Les habitudes addictives changent. Par exemple, pour l’alcool, une personne qui buvait uniquement avec des amis se met à boire même toute seule.
  • Des conséquences néfastes , même peu graves peuvent apparaître. Par exemple, ne pas pouvoir partir en vacances parce que beaucoup d’argent s’est envolé dans le comportement addictif. Ne pas attendre que les conséquences deviennent graves pour réagir!! Le plus souvent, on observe des conséquences sur le travail
  • Changement d’humeur ou de personnalité: nervosité, irritabilité, agressivité… surtout si l’addiction n’a pas été satisfaite.
  • Besoin de l’addiction pour se sentir bien. Par exemple, besoin de boire de l’alcool dès le réveil pour se sentir bien (même à faible dose), ou de consommer de la cocaïne pour se sentir performant.
  • Fléchissement de la performance professionnelle ou scolaire, même si l’assiduité est conservée. Par exemple, s’alarmer quand un enfant voit ses résultats scolaires chuter tandis qu’il consomme du cannabis.

Quels mécanismes neuro-biologique ?

Les neurones dopaminergiques sont répartis en deux principaux groupes situés à la jonction du diencéphale et du mésencéphale : le système nigrostrial (impliqué dans la maladie de Parkinson) et le système mésocorticolimbique. C’est ce dernier qui nous intéresse dans le cadre du circuit de récompense.

Le système de récompense est activé par les neurones dopaminergiques. Les corps cellulaires des neurones du système mésocorticolimbique sont situés dans l’aire tegmentale ventrale entre les deux substances noires. Ils projettent vers l’ensemble du système limbique : noyau accumbens, tubercules olfactifs, amygdale, septum, hippocampe, cortex frontal. Ce système est impliqué dans les addictions à toutes les substances.

Dans l’addiction, les patients addicts présentent des neurones ayant une plus grande sensibilité que la moyenne aux substances. C’est ce qui explique la facilité d’installation de la dépendance et la difficulté à s’en débarrasser.

Comme on le voit, l’addiction n’est pas un manque de la volonté, mais repose sur des bases neurobiologiques solides.

Conclusion

Cette démarche implique naturellement un travail personnel, donc des efforts de la part du patient addict. Par conséquent, la motivation à l’arrêt ou la réduction de la consommation est un préalable indispensable.

Mon conseil : ne pas tenter de s’en sortir tout seul, car la répétition des échecs entament la résolution à s’en sortir, la confiance en soi, et fait perdre un temps précieux pendant lequel les conséquences néfastes peuvent s’installer.