« L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir »

Maria Montessori

Un processus de développement

L’enfant n’est pas un adulte miniature, il est un adulte en devenir. Il traverse un certain nombre d’étapes de développement tant d’un point de vue psychomoteur, émotionnel, que psychique. Il suit un rythme d’évolution qui lui est propre, de sa vie intra-utérine jusqu’à son âge dit de « maturité », à 29 ans. Au fil des différents stades qu’il rencontre, l’enfant qui devient adolescent, va construire et déployer ses aptitudes, ses appétences et son système émotionnel au travers de sa personnalité.

Cette construction dans le temps relève davantage de l’élévation que de l’éducation, c’est pourquoi on parle d’accompagnement de l’adolescent plutôt que de thérapie.

Pour qui ?

Que votre (enfant ou) adolescent soit normopensant, surefficient ou « dys » (dyslexique, dysorthographique, dysphasique, dyspraxique…), il va se structurer par rapport à son environnement et chercher des signes de sécurité, de reconnaissance et d’amour pour grandir. S’il manque de ces « fondamentaux » à la maison ou à l’école, il peut peiner à parler, s’exprimer et marquer sa différence. Selon son tempérament et le niveau d’insatisfaction de ses besoins, il risquera même d’être bloqué dans le partage de ses émotions et de développer des schémas précoces d’adaptation. L’enfant s’appuiera alors sur une perception erronée du monde, d’autrui et de lui-même, ce qui le rassurera autant que cela le fera souffrir.

On fait rarement la distinction entre l’intelligence classique et l’intelligence émotionnelle. Pourtant, un enfant très intelligent peut pâtir de relations affectives difficiles avec ses parents, ses enseignants et ses amis. Comme un enfant présentant des troubles de l’apprentissage peut être incompris, stigmatisé et rejeté. L’intelligence émotionnelle permet d’ajuster nos comportements pour nous adapter au monde qui nous entoure, tandis que l’intelligence classique est liée à nos capacités de raisonnement, de logique et de calcul, ainsi qu’à la mémoire visuelle et au vocabulaire. Tout comme l’assistance, la sur-protection ou la permissivité, les carences affectives et éducatives peuvent avoir des influences néfastes sur les enfants et les adolescents en pleine évolution.

Dans quels cas consulter ?

Si votre adolescent rencontre des difficultés qui s’expriment par des troubles récurrents et que vous le sentez « en souffrance ».

Troubles du développement psychomoteur, troubles de l’apprentissage, de la concentration, sur-adaptation ou sous-adaptation (en avance / en retard dans sa scolarité ; en adaptation par rapport à son environnement), troubles du sommeil, de l’alimentation, troubles de l’anxiété, phobies, fatigue, peurs, mal de ventre, fragilité immunitaire, terreurs nocturnes, cauchemars, somnambulisme, somnioloquie (parler en dormant), peuvent être les signes d’un mal-être et de difficultés modérées ou graves. 

Chaque enfant possède un terreau joyeux et fertile, alors faisons en sorte qu’il grandisse en s’épanouissant.

De l’enfance à l’adolescence : le bien-être à la racine

Jusqu’à l’âge de 10 ans, l’enfant est une « éponge émotionnelle ». Son corps émotionnel est prédominant, il représente son moyen de communication privilégié (contrairement à l’adulte dont le corps mental prime).

Donc, permettre à l’inconscient de s’exprimer à travers le dessin et des échanges guidés est essentiels à cette âge.

Pour être épanoui et poursuivre son développement de façon harmonieuse, l’enfant a besoin que l’on réponde au quotidien à des besoins fondamentaux.

L’accompagnement repose donc sur l’analyse et l’intégration de ces besoins complémentaires et primordiaux répertoriés en psychologie, à savoir :

  • le besoin d’attention (exister, se sentir important, se sentir aimé)
  • le besoin d’amour (se sentir choyé et accepté tel qu’il est – tendresse, attention, câlins, réconfort) 
  • le besoin de sécurité (règles, routines, cadre) 
  • le besoin de liberté (faire par soi-même, exprimer ses émotions)
  • le besoin de plaisir (jouer, rire, partager)
  • le besoin de compétences (construction de la confiance en soi, réassurance, reconnaissance) 

À l’âge adulte, chacun nourrit ces mêmes besoins essentiels par lui-même et ce, à vie !

L’accompagnement de l’adolescent et le syndrome du Homard

À partir de l’âge de 12 ans, l’enfant développe une pensée logique et bascule vers la puberté. C’est la fin de l’enfance et le moment où l’adolescent vit des transformations profondes auxquelles il devra s’adapter.

Durant cette transition complexe, l’adolescent construit son identité, gère ses conflits intérieurs et tente d’intégrer les modifications de sa psyché.

Françoise Dolto appelait ce bouleversement intérieur le Syndrome du Homard, tant l’enfant quitte une carapace devenue trop petite pour naître à une nouvelle enveloppe et une personnalité individuée.

L’accompagnement reposera sur l’observation et la traduction pour l’ado et ses parents, des nouveaux modes de pensée et d’action, de la transformation organique et physiologique en cours et de la réapparition des conflits anciens.

J’aborde cette métamorphose sous ses aspects émotionnels, comportementaux, sexuels et je tenterais de transmettre des clefs pour traverser cette « crise maturante » temporaire dans la confiance et le calme.

Quelques ressources :

« Vice-Versa » de Disney, film idéal pour comprendre l’intrication des pensées et des émotions.
« Le maître est l’enfant », immersion dans une des plus anciennes écoles Montessori.
« Maria Montessori, une vie au service des enfants », film biographique sur la vie de Maria Montessori.

« Paroles pour adolescents ou le Complexe du homard » livre de Françoise Dolto.
« Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ? » livre de Thomas d’Ansembourg.
« Mon enfant pense trop » livre de Christelle Petitcollin.